Par B. Diaby
AfriCadenceNews
b.diaby@africadence.com
Que se soit dans les « maquis » d’abidjan, les « grins » de Bamako ou les
« N’ganda » de Kinshasa, les discutions sur les problèmes du continents,
aussi chaudes et passionnées soient-elles convergent bien souvent vers
l’espoir de voir un jour l’Afrique sortir la tête de l’eau.
D’ailleurs, le nombre considérable de débats engagés ces dernières années
sur la question, témoignent d’une prise de conscience généralisée et d’une
volonté clairement affichée de changement. Or, le monde demain se bâtit
autour des « Ntic ». Ainsi face aux maux de tous ordres qui brisent l’élan,
freinent le développement et ternissent l’image du continent, la « nouvelle
donne » lui offre l’occasion plus que jamais de rattraper un retard
séculaire sur son développement. D’aucuns rêvent même de voir l’Afrique
sauter des étapes que les pays du nord ont mis des siècles à franchir, pour
faire l’économie de la phase d’industrialisation et cueillir dès maintenant
les fruits d’une économie de l’information en plein boom.
Certes,
les chiffres arrachent le sourire quand on sait que : Tokyo et Manhattan
comptent plus de lignes de téléphone que les 14 millions recensées sur toute
l’Afrique. Et que pour l’utilisation d’Internet, la moyenne mondiale est de
une personne sur 40 alors qu’en Afrique, seule une personne sur 1500 ont
accès au Net.
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Mais, en
matière de nouvelles technologies, les derniers arrivés peuvent être les
mieux servis. A condition de savoir où poser les pieds.
Car
l’enjeu n’est pas seulement économique, mais également culturel. En effet,
comme le souligne Alpha Oumar Konaré (président de la commission de l’union
africaine) : « nous devons éviter le piège qui consiste à séparer notre
renaissance culturelle du développement économique. La mondialisation est
inévitable, mais nous devons y participer tout en restant fidèles à
nous-mêmes ». Autrement dit, développer une culture des « Ntic » en Afrique
ne se limite point à multiplier les ordinateurs dans les institutions
scolaires et universitaires, par exemple ; il s’agit surtout de favoriser
des structures capables d’innover, de produire, de constituer des réseaux et
d’offrir des services de gestion de l’information.
Ainsi, pour la Cea,
promouvoir une société africaine de l'information,revient à mobiliser les
nouveaux instruments technologiques au service de la croissance économique
et sociale. Depuis la réunion d'Addis-Abéba en 1996, d'autres étapes de
réflexions ont posées à Maputo, Bamako, Dakar (séminaire sur la mise en
place d'un réseau d'information industrielle, en collaboration avec l'Onudi).
A chaque fois il s'est agi d'identifier les enjeux et perspectives qui se
dessinent pour le continent, face aux « Ntic ». Avec une synergie qui met en
connexion ou en parallèle les pouvoirs politiques, les structures privées et
les organisations de la société civile très entreprenantes en la matière.
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Mais là
encore, Alpha Oumar Konaré soulignait au Forum pour le développement de
l'Afrique, organisé en 1999 à Addis-Abéba: « En tant qu'Africain,je garde la
tête froide- le prix d'un ordinateur peut être égal à huit ans de salaire ou
à la scolarisation de vingt enfants...Si nous ne définissons pas notre
propre vision d'avenir des technologies, nous serons déçu... ». Et l'Afrique
s'y emploie.
Les initiatives africaines sont nombreuses dans le domaine des « Ntic ».
Qu'elles s'inscrivent dans le cadre d'une intégration des politiques
africaines, ou qu'elles se développent à une échelle nationale, appuyées par
la coopération multilatérale ou la coopération bilatérale. Ainsi était
lancée, en 1997, l'Université virtuelle africaine, avec le concours de la
Banque mondiale. Par satellite, des milliers d'heures de cours sont
aujourd'hui dispensés dans les domaines pointus, à des milliers d'étudiants
dans une trentaine de pays francophones et lusophones d'Afrique. Il en est
du télé-enseignement comme de la télémédecine ou encore du commerce
électronique. L'appropriation et l'application des « Ntic » se développent
dans une dynamique d'ensemble par lequel l'Afrique cherche à marcher vers le
futur avec deux pieds. Mais tous deux avançant au même rythme.
En
somme une démarche par laquelle il est question de contenant, mais aussi de
contenus, au carrefour des savoirs du temps.
Par B. Diaby
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