Décès de Ali Farka Touré
Tout sur le parcours du virtuose africain du Blues
 

La nouvelle de sa mort s’est répandue comme une traînée de poudre partout en Afrique, et dans le monde entier. Ali Farka Touré a soufflé sa chandelle, mardi dernier, à 67 ans, des suites d’une longue maladie. Mais comment cet autodidacte a-t-il réussi à se forger une renommée mondiale ?

Ali Farka Touré, il faut le reconnaître, était compté parmi les plus grands guitaristes de la planète. C’est à 37 ans qu’il a mis sur le marché discographique, son premier album. Il a rapidement connu le succès et la consécration, enchaînant expérience sur expérience dans le monde entier, tout en restant proche de son pays. Elevé en milieu agricole, Ali Ibrahim Touré alias Ali Farka Touré s’est très tôt intéressé aux instruments de musique traditionnelle de son pays, le Mali. Alors chauffeur de taxi, il apprend à jouer de la guitare grâce à un collègue. Il s’offrira la sienne à la suite d’une tournée avec son groupe la ‘’Troupe 117’’. Il faut noter que ce dernier n’est pas allé à l’école française. Mais, de son amitié avec l’écrivain Amadou Hampaté Bâ, naîtra une franche collaboration qui lui permettra de se rendre en France. En 1976, après le succès de son premier disque intitulé « Farka », l’artiste malien se lance à la conquête du monde. Il s’en suivra une décennie de disques et de tournées. Ali Farka Touré est sollicité de partout. Il se produit au stade de Wembley, à Londres en 1987 devant plus de 18 000 spectateurs. En 1991, il joue avec John Lee Hooker, qu’il considère comme un modèle. Son duo en 1993 avec Ry Cooder ‘’Taking Timbuktu’’, lui vaut un Grammy Awards. Un autre avec le grand joueur de kora, Toumani Diabaté est encore récompensé d’un second Grammy Awards en février dernier, dans la catégorie du meilleur album traditionnel de musique du monde. Mais hélas, il n’aura plus l’opportunité de valoriser la musique africaine à travers ses sublimes productions. Il laisse derrière lui, le souvenir d’un artiste complet rempli d’une profonde sagesse.

Patrick Méka
Le Front