AfricadenceNews :
Comment êtes vous venue à la chanson ?
NAN KOUYATE :
Je suis issue d’une famille de griots authentiques. Chez nous, la chanson
est un don et nous faisons partie de la famille KOUYATE connue et reconnue
en Afrique pour son appartenance à la caste des maîtres de la parole et du
chant.
AfricadenceNews :
Vous avez été d’abord choriste de la célèbre chanteuse du « Goumbé »
Koumba Kouyaté (votre sœur aînée), d’où vient le déclic qui vous a fait
sauter le pas, pour entamer une carrière de chanteuse à part entière ?
N.K :
J’ai d’abord commencé en tant que choriste de feu ma sœur aînée AMY à qui
je rends un vibrant hommage, car en vérité, c’est elle qui m’a appris à
chanter. C’est après sa disparition que je me suis remise à chanter avec
Koumba. Le fait d’avoir chanté avec mes sœurs n’a fait que réveiller en
moi ce don de chanter et cette âme de chanteuse à part entière.
AfricadenceNews :
Vous êtes actuellement l’une des chanteuses mandingues ivoiriennes les
plus en vue en Europe, comment expliquez-vous ce fait ?
N.K :
C’est la volonté de dieu car nul ne peut échapper à son destin. Mais il
ne faut pas se leurrer, mes consoeurs restées en Afrique sont autant
sollicitées là-bas que moi ici. Comme on dit chez nous : « le cabri broute
l’herbe à l’endroit où il est attaché. » En fait, chacune de nous tire son
épingle du jeu.
AfricadenceNews :
Vous êtes sollicitée pour animer presque tous les week-ends, des grandes
manifestations de réjouissance à Paris, à Londres, en Italie et même à New
York. A quand un concert de NAN KOUYATE pour le grand public ?
N.K :
Bientôt. Probablement en l’an 2005, avec la bénédiction de mes nouveaux
partenaires notamment AfricadenceNews, ma nouvelle agence de promotion.
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AfricadenceNews :
Koumba Kouyaté (votre ex-maîtresse du chant) vous suit fréquemment dans
vos sorties, est-ce pour vous galvaniser, pour vous soutenir, pour vous
suppléer ?
N.K :
Koumba est souvent présente à mes côtés, d’abord en tant qu’invité
d’honneur, car les gens ont gardé une belle image et un bon souvenir
d’elle. Mais en même temps c’est vrai que sa présence à mes côtés est pour
moi très symbolique et, son soutient, ajouté à celui du public ne peuvent
que me galvaniser davantage.
AfricadenceNews :
Votre premier album « Miri » s’est vendu comme des petits pains et a été
classé au hit parade « des meilleures ventes en Côte-d’Ivoire » pendant de
nombreux mois de l’année 2000. Comment expliquez-vous ce succès
fracassant ?
N.K :
J’avais déjà acquis une forte popularité au sein de ma communauté malinké
au cours de mes nombreuses sorties pour animer des manifestations de
réjouissance. Ensuite. le bouche à oreille aidant, tout est allé très vite
et le public tout acquis à mes chansons réclamait sans cesse que je sorte
un album. C’était chose faite avec la complicité des « Frères YACE »,
travailleurs infatigables et musiciens de génie. La suite, vous la
connaissez…
AfricadenceNews : Avant
même d’avoir sorti ce premier album, vous étiez déjà populaire en
Côte-d’Ivoire, au point de séduire « les Frères Yacé » (Célèbre groupe de
musiciens ivoiriens), avec qui vous avez fait un bout de chemin. Quels
sont les secrets de cette popularité ?
N.K :
(Rire) A vrai dire, je ne sais pas. Je crois que c’est la chance, ou le
destin peut-être.
AfricadenceNews :
Quels sont aujourd’hui vos rapports avec « les frères Yacés » et avec
Abou Diarra, votre premier Manager ? |
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N.K : Je
tiens d’abord à rendre hommage à Marcellin qui nous a malheureusement
quitté et qui fut pour moi, un grand frère et un soutien moral sans
faille. Si ma première œuvre « Miri » fut un chef d’œuvre, c’est surtout
grâce à la griffe des « YACE BROTHERS » : Avec notamment Evariste assurant
les arrangements et la direction artistique, Marcellin, les prises de son,
et Adolphe, le mastering. Je ne saurais oublier Abou Diarra qui restera
pour moi un mécène dans la mesure où il a cru en moi et a pris le risque
de me produire. Même si aujourd’hui, la distance nous sépare, je continue
de les porter tous dans mon cœur.
AfricadenceNews :
Quelle est la particularité de la musique de NAN KOUYATE dans une région
ouest africaine où les chanteuses mandingues sont légion ?
N.K : Ma
musique est un mélange de « Goumbé » et de « Yagba » qui constituent
chacune, un genre musical traditionnel à part entière, parmi la grande
diversité des chants mandingues. C’étaient à l’origine, des chansons que
nos ancêtres chantaient lors de fêtes de réjouissance comme les baptêmes,
les mariages, ou pour chanter les louages des rois, des hommes d’honneur
et de nos vaillants guerriers. Aussi, je chante dans une langue
intermédiaire entre le malinké, le dioula et le bambara, qui sont les
langues les plus parlées en Afrique de l’Ouest.
AfricadenceNews :
A quand votre prochain album ?
N.K :
Bientôt, vers la fin du premier semestre de l’année 2005.
AfricadenceNews :
Pouvez-vous nous dévoiler le titre, en exclusivité ?
N.K :
(Rires), je ne l’ai pas encore choisi, et c’est mieux ainsi, pour réserver
la surprise à mes fans.
AfricadenceNews :
Les mélomanes avertis disent que vous avez un timbre de voix remarquable,
qu’en dites-vous ?
N.K :
(Rires), Ah bon ! Je ne savais pas. Je les remercie pour ce compliment.
C’est un don de dieu.
AfricadenceNews :
Enfin, peut-on s’attendre un jour à voir sur scène, un duo « NAN KOUYATE-
NAHAWA DOUMBIA » ou « NAN KOUYATE- OUMOU SANGARE » ?
NK : Oui,
pourquoi pas, j’adore ces deux grandes dames de la musique africaine. Ce
serait un bon mélange de genres musicaux qui témoignent de la richesse
culturelle du grand manding.
Interview réalisée par B.Diaby
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