AfricadenceNews :
Comment êtes vous venue à la chanson ?
Nahawa Doumbia : J’y
suis venue par plaisir. J’adore chanter.
J’ai perdu ma mère une semaine après ma naissance et mes grands-parents
qui m’ont élevé ne voulaient pas que je chante. Je me cachais alors pour
chanter.
AfricadenceNews : Pour
quelles raisons ?
N.D : D’abord, ma
famille est de culture musulmane mais surtout j’appartiens à la caste des
Forgerons et non à celle des Griots qui sont selon la tradition africaine,
les authentiques détenteurs de la parole et du chant.
AfricadenceNews : Mais
alors comment le grand public vous a-t-il connu?
N.D : Le premier métier
que j’ai exercé est celui d’infirmière durant 25 ans.
Mais c’est à travers les «
Biennales », grande manifestation culturelle et artistique qui se tiennent
tous les deux ans au Mali, où j’ai été sélectionnée à plusieurs reprises
pour représenter ma région.
AfricadenceNews : Combien de fois avez-vous
participé à ces « Biennales »?
N.D : J’ai participé à ma
première « Biennale » en 1974, puis à celles de 1976, 1978, et 198O.
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AfricadenceNews : Que vous
ont-elles apporté ?
N.D : J’ai gagné le
premier prix de la Biennale de Bamako en 1980, puis, J’ai été Lauréate au
« Concours Découverte RFI » en 1981.
Mais le plus important pour moi est
d’être toujours en contact avec le public.
AfricadenceNews :
Combien d’albums à votre actif depuis le début de votre carrière en
1973 ?
N.D : J’ai réalisé une
dizaine d’albums.
C’est vrai qu’au moment de mes débuts, il n’y avait ni télé, ni K7 au Mali
mais seulement la radio. Les K7 ne sont apparues que vers 1982.
AfricadenceNews : Quel
est l’album qui vous a le plus marqué durant votre longue carrière ?
N.D : L’album qui m’a le plus
marqué est « YALA » tout simplement parce que j’étais très malade quand je
l’ai réalisé.
AfricadenceNews : Quelle
est la particularité de la musique de NAHAWA DOUMBIA ?
N.D : C’est tout d’abord ma
voix, ma tenue vestimentaire originale sur scène qui est à la fois
traditionnelle et moderne.Je donne aussi une place très importante aux
instruments traditionnels dans mes chansons et cela plaît énormément au
public.
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AfricadenceNews : Et peut être aussi votre sourire sur scène ?
N.D : ( rires)
AfricadenceNews : Mais
votre musique a pris plutôt une tendance moderne ces dernières années…
N.D : Vous faîtes peut
être référence à mon dernier album « DIBY » que j’ai réalisé en juillet
2003 avec la complicité de Jean-Philippe Rykiel.
C’est vrai que je mélange la musique traditionnelle et moderne en
intégrant des sons acoustiques comme c’est le cas au festival d’AFRICACOLOR.
AfricadenceNews : Vous
avez là encore fait tomber des tabous !
N.D : (rires), on peut dire
çà.
AfricadenceNews : Quelle
est la relation que vous avez avec OUMOU SANGARE ?
N.D : Je considère
OUMOU comme ma petite sœur, elle est venue à la musique en 1986, elle a
sorti son premier album en 1990 et depuis elle fait de bonnes choses. On
peut même dire qu’il y a du « cousinage » entre nous (rires) car on est
toutes les deux originaires du « Wassoulou » (région de Sikasso). Elle a
chanté avec moi récemment sur un même plateau.
Interview réalisée
par
Khadija OUCHHI
pour AfriCadenceNews
http://www.africadence.com
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