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L'artiste du Mois


  musique

Alpha en concert à Londres  


Alpha Blondy: "Si quelqu'un dit qu'il a compris le problème ivoirien, c'est qu'on lui a mal expliqué

Source Le guide du londonien
 


 ALPHA BLONDY
 

Ça c'est de l'ingratitude!
C'est dans 'mon coureur de jupons' que vous êtes nés, donc vous n'allez
pas me reprocher ça aussi hein ? rires. Alpha s'adresse amusé à Sandra,
sa fille de 16 ans venue lui rendre visite à son hôtel.
Interview mi-figue mi-raisin, ni trop blagueur, ni trop  sérieux, partagez avec nous ces quelques rares instants de bonheur et d'hystérie avec Alpha Blondy depuis son QG sis à Novotel dans le somptueux quartier de la Défense à Paris. C'était le 6 juillet dernier à Paris

 


Alpha, Le Guide est comblé pour cet entretien à bâton rompu que tu lui fais l'honneur de lui accorder. You can see Christians, Jews and Moslems living together and pray Amen

Yeah! Let's give thanks and praise!

Est-ce toujours ta vision?

Yea man ! Bien sûr !

Alpha Blondy veut donner un grand concert le 11 septembre, à Londres ! Dans une salle emblématique qui est Brixton Academy. Quels sentiments t'animent à la veille de cet évènement ?

Je suis très honoré que les frères de Londres aient pensé à moi pour cette date symbolique et dans cette salle mythique. Et je voudrais profiter du Guide pour dire que nous sommes des marchands d'espoir. Nous sommes des tisserands de rêves. Nous sommes des ‘hope givers', c'est-à-dire des donneurs d'espoir. Et anywhere we are needed we are always ready to go. Anywhere people need to have some positive feelings, you know, nous on est toujours prêts à partir là-bas. C'est la mission que nous avons la prétention d'assumer, sur terre. You know, je ne crois pas au hasard. Je pense que chacun de nous a un rôle vital à jouer sur terre. Il n'y a pas de petits rôles. Il y a des rôles complémentaires. Tu comprends ? Je suis très flatté de pouvoir jouer dans cette fameuse salle, le Brixton Academy. I heard so much about it and for me it's a great great opportunity to glorify that venue.

Alpha Blondy après 20 ans n'a presque pas pris de rides. Quel secret voudrait-il livrer aux lecteurs du Guide ?

Je vais te dire deux choses. Premier secret : je crois que seul Dieu détient le secret. Deuxième secret : la joie de vivre. J'aime beaucoup rire. J'aime raconter des blagues et puis l'amour nous maintient jeune. Un homme qui est toujours en colère a tendance à avoir des rides, you know, mais ce n'est pas le cas de quelqu'un qui sourit beaucoup. Je te promets, c'est le secret. Tous les hommes de science te diront cela. Je pense que c'est l'amour (amour des femmes, amour de la musique et amour des fans) qui me maintient jeune.

Parlant de la musique, Merci, ton dernier album date de près de deux ans aujourd'hui puisqu'il était sorti en 2002. En exclusivité pour tes millier de fans londoniens qui ont commencé à compter les jours depuis l'annonce de ton premier grand concert, à quand le prochain ?

Le prochain Alpha Blondy arrive. On travaille dessus. Peut-être que nous ferons un double album. Et il y a des chansons que moi j'adore. J'essaie d'être constant tout en innovant. Parce qu'il faut que ma musique soit évolutive. Faut pas qu'elle soit stagnante. Et je peux promettre à mes fans qu'ils ne seront pas déçus. Pour mes frères camerounais, il y a une chanson qui s'appelle Cameroun qui est sur l'album qui dit ‘Cameroon, I left my heart in Douala', parce que j'ai été très amoureux de Douala ! Le public m'a ému aux larmes. L'accueil avec mon frère Tom Yom a été chaleureux. Je voudrais vraiment lui dire merci, ainsi qu'à son épouse et son équipe. Parce que aujourd'hui les artistes africains connus, je ne parle pas des occidentaux, évitent le continent africains parce qu'il n'y a pas de producteurs sérieux. Mais Tom Yom et son équipe, j'avoue, étant moi-même du métier, m'ont prouvé qu'on pouvait vraiment faire des concerts. Il y a certes eu des ratés, ce qui est normal, mais le concert a eu lieu. Même si on peut beaucoup mieux faire, j'aimerais qu'on encourage les promoteurs comme Tom Yom et son équipe. S'ils ont un peu d'aide, que ce soit de l'Etat ou des sponsors, ils peuvent faire de très grandes choses.

Je suppose que le message doit passer 5/5, et ceux qui ont les oreilles pour comprendre comprendront…

Ecoute quand je parle de l'Etat, je parle du ministère de la Culture évidemment !

Bien sûr ! Dans un autre registre, Alpha Blondy c'est une référence dans la musique africaine et même dans la musique tout court, ne serait-ce que par sa constance. Quel regard pose-t-il sur cette nouvelle vague de musiciens africains et je dirais même ivoiriens avec la tendance Couper Décaler qui fait fureur en ce moment ?


Il y a cette nouvelle mouvance que j'adore. En plus ce sont mes petits frères, et certains sont mes enfants. Je trouve le zouglou une musique pleine d'humour. J'adore les zougloumen parce qu'ils peuvent dire des trucs très importants avec beaucoup d'humour.

Est-ce que tu te retrouves un peu dans cette façon de faire ?

Bien sûr. Mais je suis très séduit par le zouglou et la nouvelle mouvance avec la ‘prudencia', le ‘couper décaler'…

Mais il paraît que tu « travailles » aussi ?

(Rires) Non! Moi je suis un travailleur immigré. Le « travaillement » c'est l'affaire de mon petit frère Doug Saga qui vient souvent dans mon restaurant à Abidjan. (rires) C'est Doug Saga qui a ce rôle avec son G7 ou son G8… je ne sais plus.

C'est un mouvement qui me plaît beaucoup, you know, parce que ça change un peu de la monotonie dans laquelle la musique ivoirienne avait plongé. Il y a Bloko, ex-Salopard qui vient de faire une reprise de Ami ho de Bébé Manga, avec le ‘couper décaler' et le ‘travaillement', etc.

Moi ça me plaît. Il y a donc ceux-là. J'aime beaucoup Meiway, côté reggae, j'adore Ahmed Farras, Net Soul, O'Neil Mala, j'adore Ismaël Isaac bien sûr, Fadal Dey qui sont tous pour moi de grosses pointures. Malheureusement ils n'ont pas encore eu la chance de percer.

Quels conseils peux-tu donner à l'endroit des gens qui pensent, à tort ou à raison, que dit musique dit forcément compétition ?

Moi je pense qu'ils n'ont rien compris. Ceux qui font de la compétition, de la concurrence avec la musique n'ont pas compris que la musique c'est le métier le plus précaire. Tu peux faire un, deux ou trois disques qui marchent, mais cela ne veut pas forcément dire que tu vas faire une longue carrière. Ça peut être le marché qui change, la maison de disque qui ne veut plus de toi parce qu'elle a trouvé mieux, le public qui a mûri et veut autre chose, et beaucoup d'autres facteurs you know ! Un phénomène de boycott et l'inspiration peut ne plus être la même. Donc il faut forcément une solidarité entre musiciens. Quand quelqu'un a un qui a trouvé un truc qui peut continuer à servir de carburant à toute la machine, il faut qu'il y ait cette solidarité-là. Mais il y en a qui n'ont pas compris ça. A peine arrivés, leur carrière est déjà en train de s'essouffler –je ne dis pas de nom- parce que dans le milieu les gens parlent. Tu vois, il faut avoir un peu d'humilité. Il y a de grands artistes européens qu'on connaissait. On n'en parle même plus ! Même sur le plan américain, les MC Hammer et autres, on n'en parle plus. Je crois que ces gens-là devraient quand même apprendre une leçon d'humilité. Quand on vient sur le terrain, on ne s'en prend pas aux aînés parce que c'est eux qui connaissent la route et il ne faut pas que ces gens-là essaient de réinventer le soleil. Donc ils se sont plantés. Ceux qui devaient les aider à faire leur promotion dans les média comme toi les évitent et ne les conseillent pas comme référence parce que en vérité, ils n'en sont pas.

Nous allons rentrer dans une chapelle un peu plus sérieuse. Alpha Blondy est un artiste multidimensionnel. Il avait tenu des propos quelque peu prémonitoires il y a une dizaine d'années en parlant, s'agissant de la Côte d'Ivoire, de la Charte du Grand Nord. Ça ne fait pas plaisir de le dire, mais force nous est de constater que aujourd'hui, il y a une sécession de fait en Côte d'Ivoire. Quelle analyse fais-tu de cette situation ?

Tu sais, je dois te dire un truc. Je pense qu'il y a des gens qui écoutent beaucoup Alpha Blondy. A un moment où en Côte d'Ivoire on le traitait de fou et de drogué, eux ils l'écoutaient sérieusement. Alpha Blondy s'était fâché une fois et avait fait des tracts parlant de la sécession et en mettant en garde les politiciens que ce tribalisme régional contre les gens du Nord allait poser un sérieux problème, la sécession en l'occurrence, si on ne corrigeait pas immédiatement ce genre d'attitude. On m'avait alors traité de tous les noms. Les gens qui écoutent se sont inspirés cette idée pour élaborer une Charte du Nord. Mais tout le monde dit que c'est moi qui l'ai faite, mais des fois quand ça me fait chier, je dis oui j'ai fait la Charte.

Donc tu réfutes ici catégoriquement la paternité de la Charte du Grand Nord ?

OUI ! D'ailleurs je ne l'ai jamais lue, depuis je suis en train de chercher une copie mais en vain. Mais je suis sûr et certain que celui qui a fait la Charte s'est vachement inspiré de mon tract et de ma colère.

C'est peut-être pour cela qu'on t'en attribue la paternité. Once and for all, tu ne te reconnais du tout pas dans cette Charte ?

Pas du tout. Je me suis contenté de faire une mise en garde. Moi ma politique c'est vaut mieux prévenir que guérir.

As simple as that ?

As simple as that man ! Après on dit que Alpha Blondy avait parlé de guerre civile et tout ça. Attends ! quand tu connais un pays et ses habitants, tu sais ce qui peut être accepté et ce qui ne pourra jamais l'être par un groupe. Tu comprends ? Ceux qui ont créé ‘l'ivoirité' disent que c'est un concept culturel. Soit ! Mais quand un concept culturel a été appliqué sur l'échelle politique, utilisé comme une sorte de division ethnique, ça ne peut qu' aboutir à la guerre. Déjà, Ice T-Cool, les occidentaux, comme on dit chez nous sans chercher à tenir un discours raciste, considèrent l'Afrique comme la « sous race » quoi ! Alors, dans un pays africain, avec 67 ethnies, les autres décident de traiter une des ethnies comme un sous-ensemble de la sous race. Donc ça ne pouvait pas ne pas déboucher sur la guerre. C'est un constat. Ce n'est pas de la prophétie. Ni du charlatanisme. Ecoute ! Qu'on veuille combattre un concurrent politique de façon honnête, il n'y a pas de mal à cela.

 


Mais qu'on utilise l'arme ethnique… Ce ne sont quand même pas les gens du Nord qui sont la cause de l'erreur administrative en matière d'immigration en Côte d'Ivoire. Pourquoi veut-on que les gens du Nord paient pour les erreurs commises par l'administration ivoirienne en matière d'immigration ?

Comment faire donc pour sortir de cette ornière ?

Tout le monde a signé Marcoussis, on applique Marcoussis et puis la guerre est finie ! Le monde moderne a ses lois. Ça s'appelle la démocratie. Ça s'appelle les élections libres et transparentes. Le médicament est tellement simple. Je ne comprends pas pourquoi jusqu'aujourd'hui, il y a ce blocage. Et des fois je suis amené à me poser des questions.

Est-ce qu'ils ont vraiment dit la vérité aux Ivoiriens ? J'ai comme l'impression qu'il y a d'autres raisons qu'ils n'ont pas données. Parce que faire la paix est tellement simple ! Nous les incultes apolitiques, on ne comprend pas ce blocage. Tout le monde va aux élections, Gbagbo garde sa place jusqu'aux élections, Alassane et Bédié vont aux élections, si Soro Guillaume et Blé Goudé veulent devenir président, ils vont aux élections !

Tu comprends un peu ? Mais de grâce que les uns et les autres arrêtent de prendre les Ivoiriens en otage ! Tu sais Ice T-Cool, il y a une phrase qui est très jolie que j'aime : celui qui te dit qu'il a compris le problème ivoirien, c'est qu'on lui a mal expliqué. (Grands éclats de rire).

Comment ça !?!

Parce que si on t'explique bien, tu ne comprends pas. You know ! Celui qui dit qu'il a compris c'est qu'on lui a mal expliqué ! (rires)

Tu as dit dans une de tes chansons que ‘ces abrutis n'ont rien compris'. Crois-tu qu'ils vont comprendre maintenant ?


J'espère en tout cas qu'ils vont comprendre. Parce que le peuple ivoirien, en tout cas nous, on ne comprend plus ! Parce que celui qui comprend on lui a mal expliqué. (Rires). Même aujourd'hui, Alassane ne comprend pas, Gbabgo notre président ne comprend pas le problème, Bédié qu'on a renversé, lui-même qui a inventé l'ivoirité ne comprend plus, donc nous sommes là, on se regarde. Lundi on dit il y a la paix, mardi on dit que bientôt ce sera la guerre, mercredi il y a la guerre. Donc on ne comprend plus. Sans oublier que cette fissure créée par les politiciens a profité aux marchands d'armes qui sont entrés tranquillement. Je crois savoir que c'est par là que ça se mélange, où on ne comprend plus rien. Gbabgo jure qu'il veut la paix. Alassane jure qu'il veut la paix. Bédié jure qu'il veut la paix. Soro Guillaume jure qu'il veut la paix. Blé Goudé jure qu'il veut la paix. Mais les marchands d'armes leur pose une question : et le stock, à qui le vendra-t-on ? La fin de la guerre ne les arrange pas. Il faut une guerre bien sanglante qui dure au moins dix ans pour que leur business soit rentable, comme en Angola, comme au Libéria et j'en passe. Au Rwanda, ils ont fait ça ‘compact' ! 1 million de morts en un mois. You can't do better than that! You can't beat that man ! You know. Et aujourd'hui, beaucoup d'Ivoiriens commencent à se poser la question : Est-ce que les acteurs de la guerre contrôlent encore la situation ? Je pense que les marchands d'armes ont pris le contrôle de la situation. Voilà pourquoi chaque fois qu'on veut arriver à la sortie, il y a toujours un coup de théâtre.

Donc tu maintiens que ces politiciens sont toujours ‘stagiaires' !

Je suis formel là-dessus. En tout cas, ils se comportent tous comme des stagiaires !

Prophétise un peu ! Parles-nous de la Côte d'Ivoire de demain.

Moi je dis actuellement le seul médicament ce sont les élections. Elles n'auront peut-être pas lieu en 2005, peut-être en 2006. Mais le seul médicament qui peut départager les gens d'aujourd'hui ce sont les élections.

Comment juges-tu la présence des Casques Bleus sur le terrain ?

Ils sont arrivés avec les forces Licornes. Au début, ils étaient comme nous. Ils croyaient qu'ils comprenaient. Ils sont arrivés sur le terrain et ne comprennent plus. Avant le schéma simpliste c'était les rebelles contre les Forces Armées Nationale (FANCI). Donc les gars savaient avec qui discuter. Brusquement IB arrive et attaque Soro : rebelle contre rebelle. Puis des éléments de FANCI aussi qui prennent la télévision et demandent que le général Mathias Doué, Chef d'état major, le général Bombet et le général Touvoly démissionnent : loyalistes contre loyalistes. Alors nous les Ivoiriens, le peuple, comment voulez-vous qu'on comprenne ? On ne sait plus qui a à faire à qui et pourquoi ! On leur dit de prendre tout l'argent qu'ils veulent, mais nous voulons la paix. Nous sommes prêts à payer. Ils n'ont qu'à vider les caisses s'ils veulent, mais nous on veut la paix.

   
      LIVE at Brixton Academy
      Samedi 11 Septembre


 



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